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Philosophie à vivre

avec Edgar Morin

L'ABÎME OU LA MÉTAMORPHOSE
(extrait de la conférence donnée le jeudi 11 décembre 2008 à Auxerre pour l'anniversaire du 200ème numéro de la revue Sciences Humaines)

Où va le monde?

Qu'est-ce-que pour vous la mondialisation ?

La période de l'histoire que, depuis 1989, on nomme la mondialisation s'est construite en plusieurs étapes. Il existe des contacts et des interactions entre civilisations depuis l'Antiquité (comme la route de la soie), mais le premier tournant majeur se produit après 1490 avec la conquête des Amériques par les Occidentaux. Un processus marqué par la prédation, l'esclavage, la colonisation: Mais aussi et paradoxalement par la diffusion de ses antidotes: les idées de liberté et d'émancipation.
Le grand tournant est celui de 1980 avec l'effondrement de l'URSS, l'ouverture des économies (cycles des OMC) et l'invention du Web. Cette mondialisation a été vue de façon stéréotypée. II y a eu l'espoir d'une «mondialisation heureuse»: celle de la «fin de l'histoire» de Francis Fukuyarna où démocratie et marché allaient se répandre sur toute la planète et mettre fin à l'histoire humaine. À l’inverse, il y a une vision noire où la mondialisation n'est vue que sous l'angle des destructions: crise écologique, crises économiques, essor des inégalités, des conflits et «clash des civilisations». (Samuel Huntington). En réalité, la mondialisation est un processus complexe qui combine destruction et création. D'un côté, elle détruit, élimine les sociétés traditionnelles, bouleverse les économies nationales. D'un autre, elle est source de croissance et de dynamisme.
En matière culturelle par exemple, la mondialisation produit à la fois des phénomènes d'homogénéisation (diffusion planétaire de musique ou de films standardisés), d'hybridation (world music), de revitalisation et retour aux sources. L’histoire récente du flamenco est significative. Produit métis dès son origine (né en Andalousie d'une rencontre entre le peuple andalou et la musique gitane), il faillit disparaître au milieu
du XXe siècle. Il n'était plus joué que par quelques vieux. Puis une jeunesse se l'est approprié et l'a fait revivre. Le flamenco connaît une diffusion mondiale. II y a même un flamenco rock, un flamenco raï, un flamenco jazz. II y a même aujourd'hui un engouement pour le flamenco au Japon!

La modialisation est en crise. Comment imaginer son avenir ?

La mondialisation économique, technologique, des transports, des communications (Internet) a créé l'infrastructure d'une société--monde. Mais l'économie-monde à besoin d'être gouvernée, régulée, encadrée comme on le voit aujourd'hui avec les crises financières qui se produisent en cascades depuis 1987. L’économie--monde appelle un gouvernement mondial, la mise en place d'institutions internationales qui ne se contentent pas de gérer les crises. Car la crise écologique, l'urbanisation massive, les risques nucléaires, les crises écologiques exigent une réorganisation profondes de nos sociétés: une véritable « métamorphose ».
Cette métamorphose est peu probable. Mais l'histoire nous montre que les périodes noires sont parfois propices à des renaissances inespérées. En 1941, l'Allemagne nazie dominait l'Europe et sa puissance était sans rivale. L’avenir semblait bouché. Cinq ans plus tard, le régime s'était effondré et une nouvelle société renaissait. L’autre élément de revitalisation de la société viendra de la base. Dans l'histoire, la régénération des sociétés est souvent venue de minorités, voire d'individus déviants qui, comme des cellules souches, sont capables de régénérer tout un organisme. Les fondateurs des grandes religions (Jésus ou Mahomet) étaient des parias, voire des marginaux dans leur propre société.
Propos recueillis Jean-François Dortier.
In Sciences Humaines Février 2009 N'201 p. 32

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