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TAO TE KING


"Déroulement du texte" par Claude Larre s.j.

La Voie vivante, entre visible et invisible,
Est un mystère indicible et sans Nom.
Il n'y a rien d'autre qu'un sextuple ordre du monde;
Sachons y servir sans nous y attarder.
Sans ambition, convoitise et trouble du coeur,
Nous pourrons nous conduire et gouverner l'Empire.
La Voie est là, présente; elle s'écoule en vide,
Roulant tous les êtres en son flot profond.
Le Ciel/Terre, inépuisablement, vit d'elle;
Sachons nous tenir en son centre.
Un Esprit, toujours vivant, est là:
La vie sort de la Femelle originelle.
Mais soyons à l'image du Ciel/Terre:
Il s'accomplit par son désintéressement.
Comme l'eau qui sert tout être et ne dispute rien,
Sans désirs, violences, richesse, arrogance,
Telle est la Voie du Ciel.

Bien en soi, vide, sans désir, sans agir,
Laisser être les êtres et les aider à vivre,
Telle est la Vertu de la Voie.
Pour cela régler oeil, oreille, bouche, corps
Et le coeur, en s'en tenant à soi seulement.
Alors on traitera l'Empire aussi bien que soi-même,
On sera en mesure de le conduire.
On conduira ce mystère qu'est l'Empire,
     comme les anciens,
En dévidant la Voie.
Il y faut subtilité, réserve et vigilance
Et le vide du coeur, refusant tout désir.
Par la quiétude embrassant et pénétrant l'univers,
Comme la Voie du Ciel, vous vivrez à jamais.
Votre loyauté attirant leur fidélité,
Vos sujets, grâce à vous, agiront par eux mêmes.
Hélas! les choses ne sont plus ainsi.
A l'âge d'or a succédé le temps des hypocrites.

Rompez avec l'artifice du savoir et des rites.
Soyez simples et sans désirs: le peuple s'en portera mieux.
Rompez avec un monde académique oiseux.
Nourrissons-nous de la Mère originelle.
Les pures essences de la vie sont à la garde de la Voie,
La voie qui préside à la succession de tous les êtres.
Pliez, ployez, pour rester droit. Soyez modeste.
Car l'homme intègre et vrai attire tout à lui.
Silence et agir naturel sont la loi du Ciel/Terre.
Suivez la Voie et sa Vertu, acceptant les pertes de la vie.
Soyez modeste car tout excès nuit.
Enfant de la Voie, que l'on ne connait que par le Ciel/Terre,
L'Homme est Roi dans l'univers.
Le Roi et tout pouvoir ne se maintiennent
Qu'en gardant leur racine et leur seigneur.
Les Saints s'occupaient à sauver tous les êtres
Puisqu'ils avaient accès au mystère essentiel.  

Le saint résiste au Yang en s'adossant au Yin
Il peut alors présider aux offices et fonctions.
Il manie l'Empire comme un vase sacré,
Délicatement, rejetant tous les excès.
Le conseiller d'un prince montre en ses conseils
Même respect de le Voie, même modération.
Car la guerre tue les hommes en grand nombre.
Un prince vraiment prince n'y recourt qu'à contre coeur
Son règne n'est que le règne de la Voie constante,
Non pas celui où abondent les noms et le savoir.
La Voie est en lui vertu de gouvernement,
D'illumination, de puissance et de vitalité.
La Voie impartiale est partout présente,
Vêt et nourrit les êtres; elle est son modèle.
Rien n'attire à la Voie; elle n'offre rien à voir,
Rien à entendre; mais elle s'offre, inépuisable.
Le règne du prince protège secrètement les sujets
L'illumination guide son action dans l'insaisissable.

Sous un prince selon la Voie, le monde entier
S'ordonnerait de lui-même et vivrait dans la tranquilité.
Mais à la Vertu supérieure a succédé l'inférieure,
Loyauté et fidélité ont disparu.
L'humilité n'est plus la racine de la noblesse.
On recherche honneurs, richesses, divertissements.
Ne sait-on donc plus que paradoxalement
Ce qui est précieux, c'est ce qui n'a rien.
La Voie cachée, sans nom, impénétrable aux sots,
Se révèle aux seuls initiés.
Demeurant l'unité d'un couple fécond, elle produit les êtres
Et protège l'Harmonie qui leur permet de vivre!
Harmonie qui commande douceur et non violence:
Le fort meurt tôt. Le faible a la vie dure.
Ce qui ne se voit pas pénêtre ce qu'on voit.
La valeur de la vie ne réside pas dans les biens matériels
Et la longévité passe au-delà de l'existence sensible.
Car toute chose, même la vie, ne se réalise parfaitement
Qu'en intégrant ce que nous appelons son contraire.

Pour qui se suffit de ce qui suffit, il y aura toujours assez.
C'est en son coeur, et non pas à l'extérieur,
Que l'on trouve la vraie connaissance.
Engageons-nous donc sur la Voie du non savoir.
Souriant, demeurons accueillant à tout ce qui est
Et suspendons l'usage de nos sens.
Méfions-nous, non de la vie, mais de l'avidité.
Laissons être. Aider et présider à la vie,
Là est l'essentiel.
Regardons pour être illuminé, aimons ce qui est faible.
Que de malheurs s'épargneraient-on
Par une vraie connaissance de la vie.
Approfondissant la Vertu en soi-même, on élargit sa puissance,
Car l'Empire se régit comme on règle son coeur.

Retournons à l'Harmonie des souffles, évitons la violence.
Refaisons la communion primitive.
Retrouvons, pour le bien du peuple, l'oeuvre du non-agir.
Nous retrouverons un peuple simple et facile.
Gouverner est un art de modération
Qui donne l'autorité et la conserve.
Alors on gouverne
Dans le respect mutuel du peuple et du souverain.
De même dans les relations d'états à états,
Il faut savoir s'abaisser.
Le seul cadeau à présenter à un futur souverain,
C'est la Voie.
Mais on ne saurait être négligent,
Il faut prêter à l'infime la plus grande attention.

Gouverner selon la Voie prévient la venue des désordres.
C'est cela le Mystère dans l'art de gouverner,
Le règne de l'ordre universel.
On le sait, un rapport de mutuelle condescendance
C'est le secret de l'art de gouverner,
Qui tient en trois mots: Compassion, Frugalité, Humilité.
On pratiquera la vertu compatissante qui ne conteste pas,
Ce qui se doit particulièrement à la guerre.
Ne nous étonnons pas de ne pas être écoutés,
Les Saints ne l'étaient pas non plus.
Mais si eux-mêmes étaient imparfaits, ils le savaient;
Le sachant, ils ne l'étaient plus.
Ils s'en tenaient à soi et respectaient le peuple.

Le Ciel laisse à leur mort ceux qui la cherche;
Lui, sans contester, commander, convoquer, il agit.
Il ne faut pas jouer avec la peine de mort,
Mais il faudra exécuter d'éventuels factieux.
Le peuple brave la mort,
Quand ceux qui le commandent abusent de la vie.
Dureté et rigidité mènent à la mort,
Tendreté et souplesse mènent à la vie.
Vivre dans la libéralité et l'équité,
Au temps voulu se retirer, ignoré.
Le rite est d'accepter tous les malheurs du monde,
Ainsi accède-t-on à la dignité impériale.
La Voie du Ciel est un agir universel:
N'exigez rien pour vous, mais exécutez vos obligations.
Tableau de la vie idyllique et pacifique
Des cités où princes et peuples suivent la Voie.
Le Saint loyal, simple et généreux ne conteste pas
Mais suit la Voie du Ciel qui avantage et ne nuit pas.

in LAO TSEU , Tao Te King, Texte traduit et présenté par Caude Larre "Les Carnets DDB" Desclée de Brouwer, 1994.  

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